Introduction

Cette coutume de la Saint-Sylvestre, perpétuée dans le bourgade bernoise de Laupen, remonte au début du 19e siècle. Autrefois, elle avait lieu le jour de Noël, mais les autorités ont toujours essayé, en vain, de l'interdire. Finalement, le pasteur a au moins obtenu qu'elle soit reportée au soir du 31 décembre. Rare vacarme, il est vrai, que cette coutume qui frôle même ici et là la brusquerie. Les écoliers participant se réunissent sur les hauteurs du château et de là descendent au village.

Trois sortes de personnages méritent l'attention: les Achetringeler, qui sonnent de grosses cloches, les Bäsemanne («hommes aux balais»), porteurs de longues perches auxquelles sont fixées des branches de genièvre et les Blaateremannli (Bluatere = vessie et Manuli = petit homme), brandissant des vessies de porc gonflées d'air.

Sur de petites places, le cortège s'arrête et celui qui est à sa tête prend congé, en vers, de l'année écoulée et souhaite une bonne et heureuse année à la population. Entre les phrases, les Bäsemanne gesticulent et sèment la terreur parmi les spectateurs. A la fin du cortège, les Blaateremannli et les Basemanne, qui entre-temps se sont aussi «armés», rouent de coups, tout spécialement les jeunes filles, avec leurs vessies de porc, jusqu'à ce que leurs «armes» éclatent. Le contraste entre le calme empreignant le cortège et la présentation des voeux, et le tintamarre règnant lors de la deuxième partie, révèle une lente évolution de la coutume, mais probablement aussi l'intervention des adultes.